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Une nuit de printemps au Trone de Fer

Sachez que le chemin du retour, qui vous a menés d'Aghrapur la scintillante à Valadelad, a été long, difficile et le théâtre d'aventures dont aucune ne mérite d'être contée.

La ville commerçante souffre de l'effondrement des échanges consécutif à la guerre civile en Turan et ses conséquences sur les pays voisins. Le lever d'un deuxième soleil, produit de l'expérience de Ibn Ghazi, a modifié l'agriculture de beaucoup de régions entraînant des famines.

Vous reprenez néanmoins vos occupations habituelles, officielles ou confidentielles.

Le Trône de Fer ne désemplit pas. Il a fallu embaucher une nouvelle serveuse, Dorsa Atlasi ayant étonnamment quitté la taverne de Diogo & Daruk pour un autre établissement. Des habitués viennent régulièrement profiter de la cuisine de Subotai, le cuistot Khitan, boire la bière de bonne qualité qui heureusement arrive encore en grande quantité dans le port de la ville, écouter les musiciens qui s'y produisent et se mesurer aux patrons dans des jeux à boire chaotiques.

Et ce soir, c'est Daruk qui a gagné. Il se dirige difficilement vers le bar, donne de grandes tapes dans le dos aux clients qu'il croise, puis s'affaisse sur le comptoir. Une magnifique femme dans un manteau de fourrure luxueux le regarde, les yeux brillants d'admiration, à deux mètres de là. Il s'agit de Zina, l'épouse d'un diplomate stygien. Elle vient régulièrement au Trône de Fer, c'est une cliente appréciée.
Ce soir, la façon dont elle s'approche de Daruk ne laisse pas de doute sur ses intentions. Elle lui parle dans l'oreille, lui touche l'épaule, puis une cuisse musculeuse. Daruk se lève, toujours en riant, tente de monter les escaliers vers les chambres de l'étage, en s'appuyant lourdement sur Zina. Par miracle il arrive au palier supérieur.

Daruk ne garde pas de franc souvenir de cette nuit, mais sera de belle humeur les jours suivants. À un moment, après avoir abandonné l'idée d'enlever ses chausses et pantalons, alors qu'il dressait sa nudité vers le nord et Zina, celle-ci a regardé l'étrange cicatrice de circoncision de travers, a murmuré quelque chose qui ressemblait à "Comme il l'a dit. Nous sommes son troupeau", puis Daruk est tombé en avant.

Zina est venue encore quelques soirs, puis, comme Daruk, est probablement passée à autre chose.

Un mois s'est écoulé depuis cette soirée, quand Daruk est interpellé par Subotai, le cuisinier Khitan.