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La rébellion

Mehran laisse le comptoir à son fils et vient prendre des nouvelles du monde environnant, questionnant les quatre de Dadûn sur leurs voyages. Il garde un souvenir ému des levers de soleil au printemps, lors d'un voyage dans le désert du Al Khaz avec sa première épouse. Il décrit également les terribles et inhabituelles tempêtes de sable des mois précédents, une rumeur concernant Belthaar et la fuite d'esclaves gladiateurs, les difficultés liées à la situation en Turan.

A demi mots il se plaint des agents de Poutya, un conseiller du nouveau sultan Jakilo. Toux roux, maigrichons, avec le front bas, le menton fuyant, quelques poils disgracieux sur le visage et un léger défaut de prononciation, ils terrorisent l'honnête citoyen. Tous les jours, toutes les nuits, des turaniens sont enlevés, tués, extorqués. Ce qui a commencé par ne toucher que la communauté khitan s'est étendu à toute la population. La terreur règne. Le voisin dénonce, alors autant le dénoncer le premier.

Un grand roux, saoul comme rarement, entre dans la troisième morue et s'affale sur le comptoir. Il y lance des pièces et demande à boire. Mehran propose de continuer la conversation dans son salon privé, à l'étage.

C'est ainsi que les aventuriers retrouvent Flavio, qui coordonne la rébellion contre le nouvel ordre. Il est aidé en cela par deux turaniens en chemise rouge dont la légende oubliera les noms. Les retrouvailles sont chaleureuses, des explications données, des plans étudiés. Yezadig est probablement retenu prisonnier quelquepart.

Les rumeurs vont bon train. Sur une île prison au milieu de la Vilayet, dans une ferme au nord pour y être rééduqué, dans la tour d'Ibn Ghazi l'autre conseiller de Jakilo, dans une prison de quartier, dans son propre harem déguisé en femme... Ce qui paraît être sûr c'est qu'un grand discours de Jakilo aura lieu le lendemain soir, et qu'à chaque discours des têtes sont ensuite repêchées dans le bassin que le balcon du palais du levant surplombe de vingt mètres. Il est plus que probable que Yezadig soit exécuté ce soir là.

La discussion n'ira pas plus loin. Les deux chemises rouges s'éffondrent, tués par des flèches venant d'une fenêtre, la porte s'ouvre violemment révélant une quantité inquiétante de cousin Kadar, dirigés par le grand roux qui finalement n'est pas saoul du tout.

Ergen tient les Kadar en dehors de la pièce grâce à des bourrasques et du tonnerre, pendant qu'Altaïr & Daruk défoncent un mur fragile à dessein et que Diogo récupère les plans. Flavio se défend très bien tout seul, malgré la séquelle de flèche dans le genou gauche, témoignage de sa vie d'avant Dadûn.

Le mur détruit tout le monde s'enfuit sur les toits, pousuivis par une quantité importante de cousins Kadar. La course verra les héros passer à travers des cordes à linge, sauter sur un toit en hauteur, puis sur un toit en contrebas, tenter vainement de terrifier une classe de scribes qui faisait cours sur un toit, déranger un groupe d'amis qui prenait le thé en hauteur afin d'apercevoir, au delà des toits en dôme, la Vilayet étincellant au soleil. Ergen a pris la forme d'un corbeau, guidant ses compagnons vers les toits les plus sûrs alors que derrière eux et dans les rues en contrebas plus d'une cinquantaine de cousins Kadar les poursuivent. C'est sur le toit du temple d'Anjah le cryptique que les Kadar sont semés. Ergen connaît le labyrinthe qui recouvre le toit de l'établissement, symbolisant la difficulté pour l'âme des mortels à rencontrer leur créateur. Tous les individus qui se sont un jour intéressés aux arcanes le connaissent.

Après un court répis, le soleil descendant derrière les montagnes, il est décidé de donner plus de crédit à la rumeur qui tient Yezadig captif de la tour d'Ibn Ghazi.